Numéro 17
Janvier, février, mars 2020
édition brochée, 218 illustrations et photographies, couleur, papier couché 120 g, format 19x25, 112 p.
44 €
Revue d'études des doctrines et des méthodes traditionnelles
Cahiers de l’Unité
Remarques sur la doctrine universelle
des cycles cosmiques

La Sagesse indiquant le passage
du temps à ses disciples
Henri Suso, L’orloge de sapience, 1330. L’ouvrage est divisé en vingt-quatre chapitres comme le jour est divisé en 24 heures.
PLAN
Une doctrine universelle
Les trois religions finales
La doctrine des cycles occultée par l’eschatologie
La spirale du Temps
Au cœur de l’histoire profonde
La fin des Christiana tempora
Mise au point
Un raisonnement par compression réductrice
La doctrine hindoue des cycles (Yuga-dharma-vyavasthâ)
Manvantara et Mahâyuga
Non nova sed nove
Une doctrine universelle
Dans l’article sur la doctrine purânique des cycles publié ici, M. Nuccio D’Anna écrit qu’avant René Guénon, et plus spécialement avant son texte sur la doctrine des cycles cosmiques paru en 1937 en anglais et en 1938 en français, « peu d’orientalistes avaient rappelé l’importance de la doctrine des cycles pour comprendre l’ensemble de la cosmologie hindoue. » C’est parfaitement vrai, mais afin d’éviter un éventuel malentendu, nous voudrions ajouter, en le soulignant, que la doctrine des cycles ne permet pas de comprendre seulement la cosmologie hindoue. Ce n’est pas une doctrine parmi d’autres qui relèverait d’une conception du temps et de l’histoire qui serait propre aux Hindous, ni à celle des peuples chez lesquels elle présenterait des analogies dans des civilisations particulières, issue de leurs croyances, de leur perception du monde, ou de leur idiosyncrasie en quelque sorte, et dont la validité le disputerait à d’autres conceptions, elles aussi particulières (1).
En effet, ce n’est pas le cas : la doctrine des cycles est une doctrine cosmologique universelle, et elle est la seule à l’être à ce sujet. Ce qui signifie qu’elle n’est pas relative, elle est l’expression d’une vérité irréfutable et absolue qui s’applique à l’humanité en totalité. Il n’y en a pas d’autres à ce propos qui ait ce statut, à moins de lui être similaire. Le passage du temps de manière cyclique est observable par tous et partout. Parce que le tout se manifeste dans la partie, il s’exprime dans les cycles du jour et de la nuit, dans le cycle lunaire, puis dans celui des saisons, ainsi que dans d’innombrables processus naturels. La cyclicité relève de l’essence du temps. Le temps est la mesure du mouvement circulaire et il est lui-même mesuré par lui.
Même si peu le savent ou le comprennent, c’est pourtant une évidence de dire que les époques du temps sont différenciées qualitativement par les événements qui s’y déroulent, de même que les portions de l’espace le sont par les corps qu’elles contiennent, et qu’on ne peut en aucune façon regarder comme réellement équivalentes des durées...
Julien Arland
NOTES
1. C’est ce qu’induisent souvent les travaux des comparatistes, comme ceux de Mircea Eliade par exemple, ainsi que les ouvrages thématiques de l’histoire des religions. Les Eranos-Jahrbücher sont sans doute emblématiques sous ce rapport. Henry Corbin avait tort de dire que les « ésotéristes des trois rameaux abrahamiques ne se sont jamais retrouvés ensemble pour méditer sur leur parenté », et il est curieux que le promoteur du « monde imaginal » pensât qu’« ils n’ont jamais eu de foyer commun quel que fût leur petit nombre ». (Philosophie iranienne islamique au XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, 1981)
2. ...
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