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LIVRES REÇUS

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Tantrâloka, The Light on and of the Tantras, with the Commentary called Viveka by Jayaratha

Translated with explanatory notes by Mark S.G. Dyczkowski, 2023.

 

           Signifiant à la fois « Lumière des Tantras » et « Lumière sur les Tantras », le Tantrâloka d’Abhinavagupta est sans aucun doute et de loin la plus grande œuvre du Tantrisme shivaïte et shakta. En 2017, dans le n° 5 des Cahiers de l’Unité, nous annoncions sa traduction commentée et annotée par M. Mark Dyczkowski. Cette traduction est finalement parue en 2023. Elle est constituée non pas des cinq volumes initialement prévus, mais de onze volumes. Ils sont désormais disponibles à l’achat. Nous traduisons de l’anglais une partie des présentations fournies par l’éditeur.

               I – Le premier volume est le premier chapitre du Tantrâloka. C’est une introduction à l’ensemble de l’ouvrage. Il expose la base fondamentale de toute pratique spirituelle hindoue, à savoir la vision transformatrice en accord avec la véritable nature shivaïte des êtres. Il présente les catégories de base de la pratique, et donc un aperçu de tout le Tantrâloka en tant qu’essence de l’écriture Trika qui englobe toutes les écoles du Shivaïsme tantrique. (514 pages)

         II – Le deuxième volume commence par un bref chapitre sur la réalisation de la véritable nature de l’être libérée par l’éclair de l’illumination initiatique. Le chapitre trois est une belle et profonde exposition des cinquante formes de conscience réflexive de cette réalité symbolisée par la succession des lettres de l’alphabet qui constitue la subjectivité suprême de la Déité en tant qu’Aham – le grand « Je suis ». (443 pages)

 

         III – Le troisième volume est le chapitre quatre du Tantrâloka. Son trait cardinal est une exposition des Douze Kâlâs. Les premières sources de ces enseignements, appelées entre autres Mahânaya ou Mahârtha, établies à partir de manuscrits inédits, sont présentées dans de nombreuses annexes. Ceux-ci n’ont jamais été publiés auparavant. Les textes sont aussi beaux que profonds. (549 pages) 

            IV – Le volume quatre contient les chapitres cinq et six. Le chapitre cinq est une exposition brillante des types de pratiques initiatiques énumérées dans le Mâlinîvijayottara, ainsi que celles des moyens corporels (âṇavopâya). Le chapitre suivant est d’un grand intérêt pour ceux qui prêtent attention au flux du cycle respiratoire. C’est ce qu’on appelle la Roue du Temps (kâlacakra). Ici, en s’inspirant principalement du Svacchandatantra, Abhinavagupta explique comment tous les cycles du temps y sont vécus. M. Freedom Cole, un astrologue très érudit, a agrémenté ce volume d’une présentation savante et détaillée de l’astrologie liée à cette pratique, de nombreux dessins et diagrammes ornent et clarifient son exposé. (548 pages)

            V – Le cinquième volume contient la traduction des chapitres sept et huit. Le chapitre sept, intitulé « L’émergence des cycles des mantras (cakrodaya) », décrit en seulement soixante-dix versets comment les mantras et les videyâs de longueurs progressivement croissantes sont intégrés dans le cycle respiratoire qui augmente proportionnellement. Ayant ainsi conclu la Voie du Temps, Abhinavagupta continue au chapitre huit à enseigner la Voie de l’Espace. S’appuyant principalement sur le Svacchandatantra, il décrit les 224 mondes et leurs habitants répartis dans les trente-six degrés de réalité (tattva) de la Terre à Shiva. (429 pages)

        VI – Le volume six comprend les chapitres neuf et dix du Tantrâloka. Au chapitre neuf, Abhinavagupta expose en détail les trente-six degrés de réalité (tattva) enseignés par le Shaivasiddhânta, modifiés par la Pratyabhijñâ et complétés par le Trika. Il s’agit de l’exposé le plus complet que l’on puisse trouver sur ce sujet important. Dans le chapitre suivant, il présente les sept niveaux de percevants disposés hiérarchiquement le long de l’échelle des degrés de réalité. S’élevant de la perception pleinement conditionnée jusqu’à Shiva, ils traversent les états de conscience en accord avec les cycles de perception qu’Abhinavagupta décrit en profondeur. (528 pages)

 

      VII – Le volume sept commence par le chapitre onze et se termine par le quatorze. Au chapitre onze, Abhinavagupta présente les cinq sphères d’énergies (kalâ) et complète ainsi l’exposé des trois premières Voies englobant les réalités qui sont les objets de significations (vâcya) à purifier (shodhya) (c’est-à-dire à unir avec la conscience), en commençant par celui des mondes au chapitre huit et des degrés de réalité et de leurs percevants aux chapitres neuf et dix. Il poursuit en expliquant comment la conscience phonémique est le fondement du langage, le plaisir esthétique qu’elle évoque et la puissance qui purifie la sextuple Voie dans et à travers la perception. Comme d’habitude, Abhinavagupta conclut en expliquant comment tout est soutenu dans la conscience, il le fait dans ce cas en reliant les deux groupes de Voies l’un à l’autre comme ceux qui sont soutenus le sont à leur porteur, comme l’est une image dans un miroir ou quelque chose vu dans un rêve par le rêveur. Shiva soutient et manifeste ainsi toutes choses en lui.

       Le chapitre douze enseigne l’application de la Voie pour façonner le corps cosmique et comment toutes choses – les divinités, les Voies, le Temps et l’Espace – ne font qu’un en son sein. Le culte interne des Kaula consiste à leur faire des offrandes, libres de doutes et d’inhibitions.

           Au chapitre treize, il aborde l’influence spirituelle de Shiva en accord avec les enseignements de son maître Trika, Shambhunâtha. Il traite des concepts et des problèmes de base concernant la descente de la puissance de l’influence spirituelle (shaktipâta) de Shiva. La grâce la plus élevée est la libération atteinte par la réalisation de sa propre nature inconditionnée en tant que nature ultime et source de toutes choses. Cela se produit lorsque le Karma touche à sa fin. Abhinavagupta aborde les principales questions liées à cette doctrine pour établir que Shiva est libre d’honorer qui il veut quand il le souhaite. Il est d’accord avec le Siddhântin sur le fait que l’occasion de cette grâce purificatrice est l’initiation. (446 pages)

 

       VIII – Le volume huit est le chapitre quinze du Tantrâloka. Il est en grande partie tiré du chapitre huit du Mâlinîvijayottara qu’Abhinava reproduit entièrement et commente de manière très détaillée. Il est particulièrement important car il présente le rite d’initiation à la condition de base d’un Shivaïte Trika, c’est-à-dire celui qui a juré d’observer les engagements (samaya). Servant d’abord de rite purificateur d’initiation, l’initié continue d’accomplir une forme modifiée du rite sur une base quotidienne régulière (nitya). L’accent est mis sur le culte de la divinité triadique du Trika, à savoir les déesses Parâ, Parâparâ et Aparâ qui sont assises sur leurs Bhairavas dans des lotus situés sur les dents du trident du Trika. Depuis le bulbe à la base du Trident jusqu'aux extrémités de ses dents, il s’étend sur les trente-six degrés de réalité et au-delà jusqu’au trente-septième, qui est le Shiva Suprême, autrement connu sous le nom de Bhairava Suprême. La Déesse Kâlasaṃkarshiṇî, en tant que trente-huitième, est l’Inexplicable, la plus haute réalité de toutes. Adorés extérieurement dans le mandala et intérieurement dans le corps subtil, les Vidyâs et les mantras du Trident qui marquent l’ascension à travers celui-ci, le culte des divinités et de leurs serviteurs, sont rassemblés dans l’annexe de ce volume. Le chapitre se termine par une présentation des engagements enseignés dans une série de tantras majeurs : Trika, Krama et Bhairava. (459 pages)

         IX – Le volume neuf contient les chapitres seize à vingt-sept. Il commence par un exposé de l’initiation à la condition d’apprenti enseignant (putraka) qui peut conduire à sa consécration en tant qu’enseignant et prêtre (âchârya). Alors que l’initiation de base (samaya) s’effectue avec un seul mandala du trident, le pouvoir supérieur de celui-ci est fortement renforcé par le culte des trois triades et l’incorporation du culte des douze Kâlîs, entourant le calice du lotus au centre. Vient ensuite un passage intéressant concernant le sacrifice d’animaux qui est omit au premier niveau, mais ici, pour progresser au niveau d’enseignant et de prêtre, il s’agit d’une condition essentielle. Le reste de l’initiation implique la projection complexe (nyasa) de divers de mantras, en commençant par ceux des Six Voies, sur le corps du pratiquant et sur la zone sacrificielle. 

     Le chapitre dix-sept se poursuit avec une série de procédures concernant l’apprenti et commençant par la confection de son cordon sacré ainsi que de la purification des degrés de réalité qu’il doit traverser au cours de l’initiation. Cela se poursuit avec l’illumination intérieure de son corps avec le mantra, la combustion de ses entraves, sa conjonction au principe suprême et ses offrandes au feu.

        Les neuf chapitres suivants sont assez courts et traitent d’initiations spécifiques. Le chapitre dix-huit ne contient que quelques versets décrivant la brève initiation (sûkshmâ dîkshâ). Le chapitre dix-neuf enseigne l’initiation qui a lieu au moment de la mort (utkrânti) et la manière de réciter le Brahmâ Vidyâ à quelqu’un au moment de la mort pour le libérer. Le chapitre vingt enseigne une initiation particulière qui est validée en mesurant la perte de poids censée se produire en raison de la combustion des impuretés. Le chapitre vingt-et-un traitent de l’initiation de ceux qui sont absents et le vingt-deuxième du rite par lequel un Vishnuite est converti en Shivaïte. Le vingt-troisième concerne la consécration d’un enseignant et le vingt-quatrième présente les rites funéraires d’un initié. Le chapitre vingt-cinq traite des offrandes aux ancêtres, le vingt-six, des observances restantes après l’initiation jusqu’à la mort et le vingt-septième, du culte des Lingas. (477 pages)

                X – Les chapitres précédents à partir du quinzième concernaient les rites obligatoires (nitya) pour ceux qui appartiennent à la tradition du Shivaïsme Trika. Les rites qui s’ensuivent sont désormais occasionnels (nimittika) dans le sens où ils n’ont lieu qu’à certains moments dans des circonstances particulières telles que les fêtes et les jours d’expiation. En conséquence, la première partie du chapitre vingt-huit (jusqu’au verset 59) s’attache à énumérer ces périodes sacrés (parvan) et les rites qui y sont alors accomplis. Au premier rang d’entre eux se trouvent ceux qui ont lieu à l’occasion où les initiés et leurs Maîtres se rassemblent pour l’adoration commune (60cd-111). C’est ce qu’on appelle Aadiyâga – le sacrifice le plus important, qui, souligne Abhinavagupta, est considéré comme le plus élevé par les Tantras du Trika. Il poursuit en décrivant la manière de fabriquer et d’offrir un cordon sacré à la divinité comme rite d’expiation (112-186ab) et d’autres rites occasionnels (186cd-212) tels que les célébrations de la naissance et du décès du guru (213-216). Viennent ensuite une série de rites et de pratiques yogiques liés au moment de la mort volontaire, au statut spirituel de l’initié à ce moment-là ainsi qu’aux lieux et occasions où elle survient (217-367). Après être brièvement revenu sur les rites concernant l’assemblée des Yoginîs et des initiés, le chapitre se termine par les procédures d’explication des écritures (vyakhyâvidhiḥ) (385cd-407), d’expiation des transgressions (408-423ab) et du culte du maître (gurupûjavidhi) (423cd-435).

          Le chapitre vingt-neuf est connu pour enseigner le rituel Kaula impliquant l’offrande de viande, de vin et de fluides sexuels à la Déesse (kaulikîshakti), seule (ekavîrâ) ou avec son partenaire en union (yâmalabhâva). Les rites présentés jusqu’au chapitre vingt-huit sont en grande partie dans la modalité tantrique (tantraprakriyâ), ceux qui suivent sont majoritairement dans celle qui est Kaula (kulaprakriyâ). Tel est le rite du chapitre vingt-neuf qui est essentiellement une élaboration de l’Aadiyâga (également appelé Aadyayâga) – le sacrifice primordial – enseigné dans la section Mâdhavakula du Jayadrathayâmala

      Après une première exposition des éléments essentiels du rituel Kaula, il présente ensuite le rite Kaula régulier et fondamental. Ceci est tiré des sources de Trika Kaula et de Kaula Krama. Cela commence par le rite extérieur qui est annoncé par le culte du Kulamanṇḍala dans lequel le Gurumaṇḍala est incorporé (24-81) et est suivi par la répétition du mantra (82-95). Vient ensuite le rite sexuel exécuté avec une épouse tantrique (dautavidhi). Une fois décrite les qualités qu’elle devrait posséder (97-115ab), Abhinavagupta continue en exposant les événements intérieurs qui se produisent dans la conscience au cours de l’union avec elle. Par la consommation rituelle extérieure telle qu’elle est enseignée dans le Mâdhavakula, le rite atteint sa conclusion (96-186ab). (496 pages)

         XI – Le volume onze contient les chapitres trente à trente-sept. Le chapitre trente est un recueil concis des mantras utilisés pour les principaux rites enseignés dans le Tantrâloka. Au début et à la fin, quelques versets sont consacrés à la nature métaphysique fondamentale du mantra et à sa vitalité intérieure. Abhinavagupta présente les mantras selon leur ordre d’importance en commençant par le trône du trident et les divinités qui y sont assises. Il continue avec une série de Krama Vidyâs, mantras prononcés au moment de la mort pour la provoquer et libérer le mourant, ceux de l’Initiation à l’Échelle, l’Animal Sacrificiel, un mantra pour paralyser les sorcières (Shâkinîs), le Mantra du Cœur de Bhairava, le Mantra pour l’initiation enseignée dans le Shrîsantati et les trois Vidyâs. (447 pages)

 

M. B.

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Jean Borella 

Symbolisme et métaphysique : les interrogations de la philosophie 

Collection Théôria, 262 pages, Éditions L’Harmattan, 2024

 

           Dans ce recueil de textes, Jean Borella offre des aperçus passionnants et pour la plupart inédits sur l’essentiel des problématiques qui ont alimenté sa réflexion, celle d’un philosophe fondamentalement métaphysicien. Pour cela il interroge trois domaines d’une importance décisive.

           D’abord, le symbolisme sacré dans ses rapports avec la métaphysique et la liturgie, conclu par un dernier chapitre admirable, dont le titre dit tout : « La beauté est la nourriture de l’âme. »

          Ensuite, les sciences modernes, lesquelles donnent lieu, entre autres, à une analyse critique et inattendue de l’influence des sciences humaines sur les experts du concile Vatican II. 

         Enfin, la logique, si rébarbative pour tant d’étudiants en philosophie. L’auteur se penche, en particulier, sur le principe de non-contradiction et les variations de la notion de possible.

        Pour couronner le tout, il aborde la question de l’« assomption métaphysique de l’être » à travers une réflexion sur les notions de dualisme et de non-dualisme, qui illustre et résume les enjeux intellectuels d’une métaphysique chrétienne qui va jusqu’au bout d’elle-même. (Présentation de l’éditeur)

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Jayadeva

Gîta-Govinda. Les chants d’amour de Râdhâ et Krishna 

Traduction inédite de Dominique Wohlschlag, préface de Benoît Gorlich, 176 pages, Albin Michel, 2023.

 

           Chef-d’œuvre de la poésie classique sanscrite dont il constitue le chant du cygne, le Gîta-Govinda met en scène les amours du dieu Krishna et de la belle Râdhâ, la bergère du bois de Vrindâ. Souvent comparé au Cantique des cantiques de Salomon, il jouit d’un prestige traditionnel et littéraire considérable en Inde où il a donné naissance à de nombreux courants chorégraphiques, musicaux et iconographiques encore vivants de nos jours. La présente traduction, la seule en français à être versifiée, restitue toute la saveur de la rhétorique indienne et son envoûtant pouvoir d’évocation érotique. (Présentation de l’éditeur)

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