Numéro 17
Janvier, février, mars 2020
édition brochée, 218 illustrations et photographies, couleur, papier couché 120 g, format 19x25, 112 p.
44 €
Revue d'études des doctrines et des méthodes traditionnelles
Cahiers de l’Unité
ÉDITORIAL René Guénon
Dans ce premier numéro de notre troisième année de parution, nos lecteurs auront le privilège de découvrir un texte de René Guénon inédit en langue française. Il est publié ici pour la première fois à partir d’une copie du manuscrit autographe original.
M. Greif poursuit son travail sur les « Amis de Dieu » en abordant la question de la hiérarchie spirituelle dans l’œuvre de Jean de Ruysbroeck. Ceux qui sont bien informés sur ces questions savent que celui-ci était le détenteur d’une des grandes fonctions initiatiques de la fin du moyen âge. Ils savent aussi que Ruysbroeck avait atteint la plénitude de la réalisation effective, il était parvenu à la perfection dans l’ordre des « grands mystères ». C’est dire l’intérêt qu’il y a à revenir sur ses écrits.
La deuxième partie de l’introduction générale à la publication d’un écrit inédit d’Ivan Aguéli permettra notamment de prendre connaissance d’un aperçu des activités de celui-ci en Égypte. Cette introduction servira également à présenter l’édition des lettres qu’il écrivit à René Guénon. Faut-il dire, à cette occasion, que nous sommes quelque peu surpris que certains qui semblaient regretter qu’Aguéli fût méconnu ou ignoré, voire mésestimé, n’apportent pas leur soutien à la présentation de ces nouveaux éclairages ?
Avec la suite de l’examen de l’étude de Marco Pallis contre le livre d’Ossendowski, il nous est rappelé qu’une partie de la véritable histoire du XXe siècle n’est pas celle que l’on croit connaître, ou du moins celle que connaît le grand public. Cet article offre ainsi des preuves documentaires sur le rôle caché de certains « agents d’influence » et sur quelques soubassements de l’histoire moderne auxquels Guénon a fait plusieurs fois allusion.
Le troisième volet de l’étude de M. Houberdon réunit les différentes composantes d’un enseignement capital qui a été souvent déformé ou amoindri, et presque toujours incompris jusqu’ici. C’est la première fois, après Michel Vâlsan, que l’ensemble de cette question est exposé d’une manière claire et homogène.
L’œuvre de René Guénon s’adresse expressément aux seuls intellectuels, et, parmi ceux-ci, elle n’est réellement destinée qu’à certains d’entre eux. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’elle demeure généralement incomprise. C’est aussi pour cela qu’il est inutile et dangereux de vouloir l’imposer par tous les moyens à des milieux auxquels elle ne s’adresse pas. Comme Guénon l’a relevé, l’attitude même de ceux qui agissent ainsi « prouve que leur compréhension doctrinale ne saurait aller bien loin ; de plus, même dans les limites de ce qu’ils comprennent, les besoins de la propagande les entraînent forcément à s’accommoder toujours à la mentalité de ceux à qui ils s’adressent, ce qui, surtout quand il s’agit d’un public occidental “moyen”, ne peut être qu’au détriment de la vérité » (1) . Cela ne veut pas dire que le domaine traditionnel est fermé à ce genre de vulgarisateurs, mais que seules certaines modalités parmi les plus extérieures conviennent éventuellement à leur nature. C’est à une de ces activités propagandistes qui n’est pas sans affinité, malgré les apparences, à celle assez scurrile que nous avions exposée l’année dernière dans le n° 6, qu’est consacrée la dernière partie d’un compte rendu qui termine cette livraison.
L’examen de cette biographie de R. Guénon était nécessaire parce que, outre les idées fausses qu’elle diffuse, beaucoup ne sont pas capables d’établir une distinction entre ce type de vulgarisation et des exposés faits en dehors de tout souci de plaire au public ou de se mettre à sa portée. Cette critique montre d’ailleurs que cette biographie n’est qu’une des nombreuses conséquences du rôle anti-traditionnel des publications de M. Jean-Pierre Laurant, publications dont il sera toujours utile de dénoncer les erreurs et le parti pris idéologique tant qu’elles continueront de fausser la présentation de l’œuvre de René Guénon.
Enfin, il nous faut de nouveau remercier nos abonnés de différents pays pour leur fidélité et leur soutien.
Julien Arland
Directeur littéraire
1. « Contre la vulgarisation », É. T., oct.-nov. 1949. Il signalait encore qu’il y a aussi des propagandistes dont la principale préoccupation est le profit commercial. Ils répandent ainsi tout ce qui leur paraît être de nature à satisfaire les goûts d’une certaine « clientèle ». C’est ainsi que des individus sans scrupule, bafouant le droit moral perpétuel de R. Guénon, c’est-à-dire le respect de l’esprit de son enseignement, exposent leurs éditions de ses livres à la vente sur l’Internet en compagnie d’ouvrages nazis et antisémites dont l’ignominie et la sottise sont connues de tous. Un tel voisinage ne peut évidemment que nuire au prestige de son œuvre. C’est sans doute une des conséquences du travail irréfléchi de ceux qui prétendent de manière simpliste qu’elle « n’appartient à personne ». En effet, ce sont leurs éditions numériques qui sont utilisées pour ces publications, parmi d’autres. On comprendra ainsi pourquoi nous ne publions pas sur notre site le texte complet de l’article inédit de R. Guénon.
Pour citer cet article :
Julien Arland, « Éditorial », Cahiers de l’Unité, n° 9, janvier-février-mars, 2018 (en ligne).
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