Cahiers de l’Unité 

         Cet ouvrage d’environ 470 pages d’écriture très dense, est la première traduction française, aussi élégante que précise, du célèbre dictionnaire de biographies des soufis (Tabaqât al-sûfiyya) par Sulâmî. Celui-ci, qui appartenait au courant spirituel malâmatî des « Gens du blâme », est né à Nishapur en 325/937 (ou 330/942) et mort en cette même ville en 412/1012 (2).

      J.-J. Thibon nous apprend que l’œuvre de Sulamî est la plus volumineuse avant celle de Ghazâlî. Elle est évaluée à une centaine de titres, tous liés au Soufisme (p. 3). Il est, pour une période récente, l’un des Maîtres les plus traduits pour le nombre de titres et de langues occidentales (p. 3).

        Sulamî appartenait « à une famille savante en particulier dans le domaine du hadîth » (p. 2). Il a aussi produit un commentaire du Coran qui est malheureusement incomplet (p. 3). Malgré la pauvreté des sources, M. Thibon confirme, grâce à certains indices probants, que Sulamî était bien un Maître spirituel éducateur (pp. 2-3).. 

        Pour évaluer son degré spirituel, nous nous bornerons à rappeler que c’est lui qui apparut, plusieurs siècles plus tard, à Ibn ‘Arabî pour le renseigner sur la Station de la Proximité, le Maqâm al-Qurbah, le plus haut degré de la sainteté auquel Ibn ‘Arabî venait d’accéder, Sulamî lui-même étant décédé dans cette station selon ses propres paroles (3).

       Dans une importante introduction (pp. 1-38), le traducteur présente Sulamî, son œuvre, et sa conception du Soufisme. Il souligne notamment sa volonté de montrer la parfaite articulation de...       

       

Luc Desfontaines

 

 

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