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océan primordial révèle Brahma, Vishnu et Shiva

NOTES

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N 1 2 et 3

1. Comme cela est montré, par exemple, dans la Kauṣītaki Upaniṣad, III, 8, « Ce n’est pas la forme qu’il faut chercher à comprendre, mais le Voyant de la forme », et Śaṇkarācārya, Ātmabodha, 55, « En voyant Qui, il ne reste rien d’autre. »   

2. Comme le montre, par exemple, le Laṇkāvatāra Sūtra, II, 117, raṇge na vidhyate citram, « Le tableau n’est pas dans la couleur » ; voir aussi La transformation de la nature en Art [Ananda K. Coomaraswamy], passim.

 

3. L’éternité des Vedas, et même de tous les prolongements en tant que sciences traditionnelles, etc., est revendiquée (Bṛhadāraṇyaka Upaniṣad, IV, 5, 11) en référence à leur procession (niḥśvāsana, « une expiration ») et sans référence à quand ou par qui ils ont pu être « entendus » (śruti). Le Veda est donc une autorité irréfutable.

       Pour ce qui est de la « critique supérieure », elle ne peut être qu’accidentellement une question de remaniement du texte, et il est reconnu, même du point de vue de l’érudition, que ce gen0re de remaniement doit être évité autant que possible. Et pour ce qui est des « incohérences », une  « correction » n’est possible que dans ce contexte, à savoir que toute affirmation contraire aux premiers principes, même si elle se trouve dans un ouvrage canonique, doit être rejetée comme « non Veda » ; par exemple, si l’on affirmait que l’āiśvarya [« la souveraineté »] (NdT) du Soi Suprême s’étendait au pouvoir de faire que ce qui a été ne soit pas (ce qui non seulement serait inconcevable en soi, mais reviendrait à faire du « a été » une simple potentialité en Celui en qui, par définition, toutes les potentialités sont éternellement réalisées). Et si, dans certains cas, les commentaires et autres travaux ne sont pas « scientifiques », cela n’a guère d’importance de notre point de vue ; par exemple, dans le cas des étymologies « incorrectes », non seulement l’analogie phonétique réelle est très souvent suffisante pour le but recherché (n’oublions pas que les philosophes indiens ne sont pas à la recherche de la vérité factuelle pour elle-même), mais on peut faire remarquer que rien n’arrive par hasard, et que même les étymologies « fausses » ont leurs causes et leurs raisons.

        Le point de vue hindou peut être exprimé de la façon suivante : un auteur prend pour acquis la valeur du matériel à traiter, et ne conçoit pas qu’il apporte une contribution personnelle quelconque en ajoutant à la vérité telle qu’elle est en elle-même. Son travail peut avoir duré des années, au cours desquelles se sont déroulés divers processus d’altération, de rejet, d’ajout et de réarrangement. Il est concevable de reconstituer un tel cheminement par une recherche prolongée dans les journaux intimes, les notes, etc., de l’auteur, s’ils ont été conservés ; il est également possible de reconstituer une ombre de l’individu sous la forme d’une biographie. Mais dans quel but ? Car on part du principe que le lecteur, qui se propose d’utiliser le texte, est également sérieux dans son propos, et ne peut se préoccuper que de la validité de la démarche présentée. Qu’importe pour lui ce qui peut être précoce ou tardif dans le développement du thème ? Encore moins un lecteur sérieux et adulte pourrait-il s’intéresser à la personnalité ou à la biographie de l’auteur. Non pas que la recherche historique soit totalement dépourvue de valeur, ou qu’elle doive être exclue du puruṣārtha [« but de l’existence »] (NdT) ; mais lorsque tout a été dit sur la valeur de la recherche, ses résultats doivent toujours rester dans la catégorie de l’avidyā [« la non connaissance »] (NdT), car ils ne peuvent jamais représenter autre chose qu’une généralisation à partir de détails, ils ne peuvent pas prendre la place des premiers principes. C’est dans cette optique qu’il faut comprendre l’indifférence naturelle des Orientaux pour la « recherche », et l’anonymat constant de la littérature et de l’art orientaux, et surtout indiens.

4. ...

 

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