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Présentation de l’article de A. K. Coomaraswamy

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© M. D.

              Le texte dont nous proposons ici la traduction, intitulé Recollection, Indian and Platonic, a été publié par A. K. Coomaraswamy dans le supplément du n° d’avril-juin 1944 du Journal of the American Oriental Society. L’abrégé qui a précédé l’article a été conservé. René Guénon en a donné un compte rendu dans les Études Traditionnelles en 1946 :

           « Il s’agit de la “réminiscence” platonicienne et de son équivalent dans les traditions hindoue et bouddhique. Cette doctrine, suivant laquelle ce que nous appelons “apprendre” est en réalité “se souvenir”, implique que notre “connaissance” n’est que par participation à l’omniscience d’un principe spirituel immanent, de même que le beau est tel par participation à la Beauté, et que tout être est une participation à l’Être pur. Cette omniscience est corrélative de l’omniprésence intemporelle ; il ne saurait donc être question d’une “prescience” du futur comme tel, par laquelle notre destinée serait décrétée arbitrairement, et c’est de cette fausse conception que proviennent toutes les confusions à ce sujet. Il n’y a là pas plus de connaissance du futur que du passé, mais seulement celle d’un “maintenant” ; l’expérience de la durée est incompatible avec l’omniscience, et c’est pourquoi le “moi” empirique est incapable de celle-ci. D’autre part, dans la mesure où nous sommes capables de nous identifier avec le “Soi” omniscient, nous nous élevons au-dessus des enchaînements d’événements qui constituent la destinée ; ainsi cette même doctrine de la connaissance par participation est inséparablement liée à la possibilité de la libération des couples d’opposés, dont le passé et le futur, l’“ici” et le “là” ne sont que des cas particuliers. Comme l’a dit Nicolas de Cues, “le mur du Paradis où Dieu réside est fait de ces contraires, entre lesquels passe la voie étroite qui en permet l’accès” ; en d’autres termes, notre voie passe à travers le “maintenant” et le “nulle part” dont aucune expérience empirique n’est possible, mais le fait de la “réminiscence” nous assure que la Voie est ouverte aux compréhenseurs de la Vérité. »

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