Numéro 17
Janvier, février, mars 2020
édition brochée, 218 illustrations et photographies, couleur, papier couché 120 g, format 19x25, 112 p.
44 €
Revue d'études des doctrines et des méthodes traditionnelles
Cahiers de l’Unité
PLAN
Le « Muezzin des créatures célestes »
Metatron
Le Maître des Séraphins
Le prince de la Merkabah
La fonction polaire d’Isrâfîl
Le Pôle et les deux Imâms
Conclusion
Représentions symboliques et applications initiatiques relatives au Char cosmique, à la Merkabah biblique, et au Trône
Après ces divers aspects et correspondances symboliques relatifs au quaternaire des Archanges Porteurs, nous revenons à ceux concernant plus spécialement la nature d’Isrâfîl.
Le Cor
Comme nous l’avons vu dans notre article précédent, la tradition islamique reconnaît à Isrâfîl la fonction principale de souffler dans le Cor pour annoncer la fin de ce monde et avertir du Jour du Jugement (1). Bien que non cité dans le Coran, c’est lui qui est identifié à cette occasion comme « l’Ange au Cor ». Cette fonction a été déterminée pour lui depuis sa création, et même depuis celle du Monde : «aAllâh créa les Cieux de la Terre, puis Il créa le Cor qu’il confia à Isrâfîla». Elle fait partie de sa constitution, et il est dans l’attente perpétuelle de son accomplissement. Selon les hadîth-s, « l’Ange au Cor se tient un genou à terre, l’autre relevé, le Cor en bouche, le dos incliné ». « Il est prêt depuis qu’Allâh lui a confié cette tâche, son regard est tourné en direction du Trône, et il craint de le détourner – même le temps d’un clignement de l’œil précisent certaines versions – au moment où l’ordre lui sera donné ». L’Envoyé d’Allâh a d’ailleurs dit à ce propos : « Comment pourrais-je vraiment profiter [des plaisirs de la vie], alors que celui qui est chargé de souffler dans le Cor a déjà posé sa bouche sur l’embouchure et qu’il n’attend plus que l’ordre de souffler ? » (2).
Le « Muezzin des créatures célestes »
Une autre particularité d’Isrâfîl, toutefois liée elle aussi d’une certaine manière à la première, est celle de « maître spirituel de la musique », entendue comme la musique céleste des chants de louanges divines (3), ces deux aspects n’étant fondamentalement que l’expression d’une même réalité, à savoir celle de la manifestation du Son primordial que maîtrise cette entité angélique par le souffle de l’Esprit universel. C’est cette musique céleste qu’entend le pèlerin qui accomplit son « divin », lorsque, juste avant d’arriver à la vision du Trône, il entre dans une « lumière grandiose » d’où rayonnent les énergies spirituelles des premiers chœurs des Anges. En effet, à ce degré, il est subjugué par « l’audition des mélodies célestes », qui se transmettent aux « mouvements des sphères qu’elles traversent, en émettant des sons harmonieux procurant une joie extrême » (4).
Il est dit aussi qu’Isrâfîl chante des louanges à Dieu dans mille langues différentes, et que par son souffle est insufflée la vie à une multitude d’anges qui ont tous son aspect, et qui reprennent alors ces mêmes chants « par des milliers de bouches en des milliers de langues » (5). Cette qualification en fait le « Muezzin des créatures célestes », et « son appel à la prière est entendu par tous ceux qui sont dans les sept cieux et les sept terres, sauf les jinns et les hommes ». «aAucune créature d’Allâh n’a de plus belle voix qu’Isrâfîl, et lorsqu’il commence à proclamer la Gloire divine, les habitants des sept Cieux interrompent leur prière et leurs louanges pour l’écouter attentivement » (6).
Les paroles de louange de ce chant céleste sont des incantations qui s’apparentent à une forme de...
Jean-François Houberdon
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Pour citer cet article :
Jean-François Houberdon, « Les Anges porteurs du Trône divin », Cahiers de l’Unité, n° 29, octobre-novembre-décembre, 2023 (en ligne).
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