Numéro 17
Janvier, février, mars 2020
édition brochée, 218 illustrations et photographies, couleur, papier couché 120 g, format 19x25, 112 p.
44 €
Revue d'études des doctrines et des méthodes traditionnelles
Cahiers de l’Unité
LA DOCTRINE DES ÉTATS POSTHUMES DANS L’HINDOUISME ET L’ISLAM
La doctrine des états posthumes
dans l’Hindouisme et l’Islam
Les Quatre Anges Porteurs du Trône divin
Al-Qazwînî, Les Merveilles des choses créées et les curiosités des choses existantes (‘Ajâ‘ib al-makhlûqât wa gharâ‘ib al-mawjûdât). Version ottomane du XVIIe siècle, réalisée à la demande du vizir Murtadâ Pacha par Muhammad ibn Muhammad Shakir Ruzmah-‘i Nathani. The Walters Art Museum, Baltimore.
L’Homme et son devenir selon le Vêdânta et le Coran
Ces quelques aperçus sur la doctrine des états posthumes, à l’occasion de cette étude comparative sur les diverses expressions doctrinales et symboliques du Souffle dans le Cor, illustrent ici encore la différence et la complémentarité des traditions religieuses et sapientiales (1). On notera aussi que ces données concernant un domaine particulièrement vaste et complexe des connaissances traditionnelles sont inaccessibles à toute spéculation mentale individuelle, et sont entièrement tributaires des révélations prophétiques, des inspirations des saints, et des enseignements des maîtres spirituels.
Pour R. Guénon, « le point de vue proprement religieux se borne à la considération de la fin d’un cycle secondaire, au-delà duquel il peut encore être question d’une continuation d’existence dans l’état individuel humain, ce qui ne serait pas possible s’il s’agissait de l’intégralité du cycle auquel appartient cet étata». Cependant, apportant ici une certaine nuance non négligeable, il précise aussi que « les conceptions que l’on peut dire proprement religieuses [...] se réfèrent toujours à des extensions de l’individualité humaine, de sorte que les états qu’elles permettent d’atteindre doivent forcément conserver quelque rapport avec le monde manifesté, même quand ils le dépassent », en ajoutant que ces états pouvaient également être considérés comme étant d’ordre « informel et supra-individuel ».
En outre, il propose une autre interprétation qui permet de résoudre diverses apparentes contradictions susceptibles de se manifester lorsqu’on tente de comparer ces données avec celles du Vedântâ : c’est la possibilité de transposition qui peut être « faite en partant du point de vue religieux », même si, «ipratiquement, elle n’est pas faite par ceux qui s’en tiennent aux conceptions ordinaires et “extérieures”, et pour qui il n’y a rien au-delà de l’individualité humaine ». Il précise d’ailleurs dans une autre note : « C’est là ce qui permet de transposer métaphysiquement la doctrine théologique de la “résurrection des morts”, ainsi que la conception du “corps glorieux” ; celui-ci, d’ailleurs, n’est point un corps au sens propre de ce mot, mais il en est la “transformation” (ou la “transfiguration”), c’est-à-dire la transposition hors de la forme et des autres conditions de l’existence individuelle, ou encore, en d’autres termes, il est la “réalisation” de la possibilité permanente et immuable dont le corps n’est que l’expression transitoire en mode manifesté ». Il en est ainsi pour celle du «iJugement dernier » (2), ou encore du Paradis ou des Cieux, comme on le verra plus loin.
Dans les enseignements prophétiques, il semble bien en effet que les caractéristiques des états posthumes s’appliquent à la description d’un « cycle secondaire », du moins dans leur énoncé immédiat, puisque la Résurrection s’opère à partir de l’état humain – dont la forme physique est symboliquement conservée dans sa particule corporelle indestructible – et que les êtres sont initialement tributaires de leurs actes et modalités de connaissance antérieurs qui conditionnent leur répartition dans les deux demeures paradisiaque ou infernale futures. Mais il y a là bien des nuances à prendre en compte, car après la période de...
Jean-François Houberdon
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Pour citer cet article :
Jean-François Houberdon, « La doctrine des États posthumes dans l’Hindouisme et l’Islam », Cahiers de l’Unité, n°i30, avril-mai-juin, 2023 (en ligne).
© Cahiers de l’Unité, 2023
« Alors même que tout le monde le regarde, il laisse tout et meurt. […] Ses richesses s’éloignent de lui dans sa maison elle-même et ses parents se rendent vers les lieux de crémation avec des amis. Le feu consume le corps mais le mérite et le démérite l’accompagnent.
Le corps est brûlé par le feu mais les actions perpétrées restent en sa compagnie. Les gens saints et pieux voient Dharmarâja (Yama) comme un dieu au visage noble, tandis que les pécheurs et les méchants le voient comme un dieu d’aspect épouvantable et terrible. » (Garuda Purâna)